7 Février 2009 : l'Alsace

Momix Alexandre Bernhardt, le monsieur blog du festival

Alexandre Bernhardt met à jour le blog de Momix tous les matins… http//: festival-momix.over-blog.com Photo Darek Szuster

Il s’appelle Alexandre, il est âgé de 23 ans. Il est titulaire d’un DUT d’informatique et actuellement à la recherche d’un emploi. Nouveau membre de l’équipe de bénévoles du Créa, on lui doit le blog de Momix.

« Je connaissais le festival de nom, mais je ne savais pas vraiment ce que c’était… Comme beaucoup de jeunes de mon âge, je pensais que, de toute façon, c’était pour les enfants… » Alexandre Bernhardt est arrivé dans l’équipe du Créa un peu par hasard, parce que son papa travaille à la Macif, organisme partenaire de Momix. Il a proposé ses services à Philippe Schlienger et Nicolas Jeanniard. Sa mission principale pour cette édition 2009 : créer un blog. « Je me suis dit que ça pouvait être intéressant pour le public, en particulier pour les enfants, de retrouver sur Internet une revue de presse, tout ce qui s’écrit dans les journaux, les reportages télé et radio, les photos… » Alexandre consacre quotidiennement deux bonnes heures à recenser tout ce qui a été publié sur le festival et à le mettre en ligne. Il met également sur le site les images de Bekir Aysan, Henri Kubler et Julien Schmitt, fidèles du festival et du Créa, et tous les reportages radio des jeunes qui travaillent pour Radio Momix…Alexandre a fait un peu de théâtre quand il était enfant. Il lui arrive d’aller voir des pièces quelquefois dans l’année. « Je vais plutôt voir des spectacles de café-théâtre à l’Entrepôt et plus rarement une comédie classique revisitée à la Filature. » Là, forcément, avec Momix il augmente son quota annuel… « Je suis dans les salles aussi souvent que possible. J’ai dû voir une dizaine de spectacles depuis le début du festival », confiait-il hier après-midi.

Les jeunes et les adultes peuvent autant se divertir que les enfants

Il a même réussi à attirer des amis. « Au début, ils étaient sceptiques comme moi, ils pensaient que ce n’était pas pour eux. Finalement, ils ont bien aimé… Je me rends compte qu’à Momix, les jeunes et les adultes peuvent autant se divertir que les enfants. Même dans un spectacle pour les très petits, on peut être pris… » Il a particulièrement apprécié le travail de la compagnie La Cordonnerie qui réinvente le genre des ciné-concerts (Barbe bleue, Alibaba…). «J’ai bien aimé aussi Der Gärtner, alors que je ne parle pas du tout l’allemand… Les comédiens jouaient vraiment bien, il y a plein de choses qui passaient à travers les expressions de leur visage, leurs gestes, leur ton… » Quand il ne s’occupe pas du blog, Alexandre Bernhardt va partout où on l’envoie pour boucher les trous. Il est enchanté. « J’apprécie beaucoup l’ambiance du festival, l’équipe… Il y a beaucoup de boulot, du stress, mais les gens qui travaillent ici sont cool. » Alexandre est devenu un adepte de Momix. « Je me rends compte que c’est important d’emmener les enfants pour qu’ils aient envie de venir quand ils seront plus grands. Il faudrait aussi convaincre plus de jeunes de 18 ans et plus… » Lorsqu’on demande à Alexandre ce qu’il aime au théâtre, il avoue simplement : « Paradoxalement, je n’ai jamais été très attiré par la lecture. Et souvent, j’ai le plaisir d’entendre au théâtre des textes que je n’aurais pas eu le courage de lire… Les comédiens transmettent des choses et on partage des émotions avec les gens. C’est impressionnant aussi de voir ces artistes qui sont là, en direct, et qui n’ont pas droit à l’erreur… »

F.M.



1, 2, 3 Éclosion de couleurs

Avec lenteur et tendresse, la dame en gris fait apparaître les couleurs. Photo Corine Hofmann

En gris la dame, grises ses valises, gris le temps. La pluie tombe sur la valise au gré des coups de pinceaux de l’artiste. La météo maussade aurait-elle effrayé les couleurs ? Non, elles vont finir par apparaître une à une, avec lenteur et tendresse.La comédienne Thérèse Angebault est très heureuse d’être là. Il y a quinze ans, elle proposait au « jeune » festival Momix son spectacle Coucou. Cette année, elle lui offre la première de son nouveau spectacle 1, 2, 3, Couleurs. Quelques mots, des gestes lents, des sons et des facéties composent ce moment d’éveil sensoriel proposé aux plus petits.Les couleurs ne vont pas exploser, mais éclore délicatement, et le tableau proposé par la Compagnie Jardins insolites d’Apt s’animera touche par touche à l’image de l’oiseau qui gagnera ses couleurs plume par plume. Des couleurs sortent des multiples poches du tablier gris, le nez rouge du clown rejoindra l’herbe verte et l’eau bleue. Avec des paquets surprises en papier ou divers sifflets, la comédienne invite son public non seulement à la découverte visuelle, mais aussi auditive. Elle crée un univers délicieusement poétique dans lequel plongent sans réserve les tout-petits. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit d’une première approche du spectacle vivant, un spectacle qui donne la part belle aux sens et à l’imaginaire.

CH




Momix L’aventure continue

Alice par Flash Marionnettes, du grand art. Photo Darek Szuster

Deuxième gros week-end pour la 18e édition du festival Momix avec 14 spectacles, uniquement à Kingersheim… Mercredi et jeudi à la Passerelle, le public découvrait la très belle création de Flash Marionnettes, Alice. Du rêve à l’état pur.



Alice Du rêve et du grand art

Merveilleuse Alice , mercredi à la Passerelle. Photo Darek Szuster

Le public de Momix s’est régalé à la Passerelle à Rixheim, avec la création de la compagnie strasbourgeoise Flash Marionnettes Alice, librement inspirée de l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles. Du grand art. Une histoire qui vous embarque, une qualité de jeu et de manipulation remarquables, un usage intelligent de toutes les ressources du langage du théâtre. Des marionnettes irrésistibles, toute une galerie de portraits multiformes et de voix inventés par deux acteurs sur scène, des surprises, des changements, de l’humour, de la tendresse, du rythme… Quel que soit l’âge, on est emporté par le récit et on y trouve son compte de réjouissance.Goûtant au simple plaisir de croiser les personnalités excentriques du monde d’Alice et comme la jeune héroïne de la pièce de Flash Marionnettes, de rêver… éveillé, pendant un tour d’horloge. Le temps d’une nuit trop brève dans cet hôtel étrange qui ne fait pas payer la note, on déguste cette chambre « avec vue sur l’enfance », loin, très loin des préoccupations du monde extérieur. Et ça, ça n’a pas de prix.

Frédérique Meichler


© L'alsace, Samedi le 07 Février 2009
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